Je ne vous apprends rien : le monde va mal.
Et si l’explication de cette méga-crise provenait d’une théorie du 18ème siècle ?
Et si le problème n’était pas les dirigeants et les financiers mais les pauvres et le sexe ?
Ohoh ! J’en vois déjà certains faire des bons sur leur chaise : et bien accrochez-vous si vous ne voulez pas vous retrouver le cul par terre, car ce n’est que le début !
En effet, Malthus et sa théorie sont des durs à cuire et ça promet d’être chaud, voire même de mettre le feu aux poudres…
Attention, sujet explosif ! On monte au front quand-même ?
Allez hop, c’est parti, suivez-moi !
Tremblez soldats bien-pensants, généreux généraux et intellectuels gradés : le malin, que dis-je, le Malthus est parmi nous ! Il éructe des horreurs, il vomit des théories, il vilipende les hommes et serait même prêt à en exterminer certains en ces temps de crise…
Mais si finalement il avait raison ? Le doute s’installe… et c’est là que commence la vraie horreur.
Commençons par le commencement !
Question N°1 : c’est qui ce Malthus, d’abord ?
A défaut d’être le grand Malin, c’est un petit malin : né en 1766, il fait de brillantes études à Cambridge puis devient professeur d’économie politique. Il écrit des bouquins, dont le célèbre « Essai sur le principe de population », une petite révolution.
Ça ne vous dit pas grand-chose ?
Bon, autre méthode : c’est un économiste de ouf, reconnu par d’autres économistes de ouf et même des scientifiques de ouf : Ricardo, Keynes, Darwin… ça vous parle plus ?
Ah oui, petite précision sans importance : il est anglais (on ne peut pas être bon partout…).
Autre petite précision importante : c’est à l’origine un partisan de la justice sociale, fervent lecteur de Rousseau, Condorcet et Smith, vous voyez le genre ?
Non ? Vous avez lu Rousseau quand même ? (Silence) Ok, je vois…
En gros il kiffe les pauvres, il leur porte activement secours et braille à qui veut l’entendre qu’il faut développer l’assistance publique pour les plus démunis.
Mais ça, c’était avant… avant qu’il observe, avant qu’il analyse, avant qu’il nous ponde sa fameuse (fumeuse ?) théorie.
Question N°2 : C’est quoi cette théorie ?
Notre petit Thomas (de son prénom) a 32 ans quand il publie son essai sur le principe de population. Pourquoi un tel ouvrage ? Pétage de plombs, crise d’adolescence tardive ? Non… divorce ! Pas d’avec bobonne, mais d’avec William Godwin, grand philosophe et économiste britannique du 18ème.
Rhooo, mais non, Malthus n’était pas un homo avant-gardiste pacsé avec le Godwin ! Ce dernier était son maître à penser avec qui il partageait ses idées sociales. Seulement alors que Godwin, les fesses bien calées dans un cabriolet Louis XV, écrivait « La Justice Politique » sur son secrétaire en marqueterie Boulle, Malthus s’occupait des pauvres devenus de plus en plus nombreux à cause des mauvaises récoltes et de la forte natalité. Alors, quand Malthus s’empara du bouquin de son mentor et y lu l’éloge d’une population qui grâce à sa forte croissance trouve la justice, la prospérité, la paix et fait la farandole en mangeant des yaourts (ça c’est de moi) : ce fut la rupture illico !
En effet, pendant qu’il s’occupe de ses pauvres, Malthus observe, cogite et comprend :
Si les pauvres sont pauvres c’est qu’ils n’ont pas de quoi bouffer…
S’ils n’ont pas de quoi bouffer c’est que les autres le leur bouffent (les plus riches)…
Si les autres le leur bouffent c’est qu’il n’y a pas assez à bouffer…
S’il n’y a pas assez à bouffer pour tout le monde, c’est que les hôtes sont trop nombreux. (Ou que la maîtresse de maison a mal géré – Dieu, si tu nous entends, tu as mal fait ton boulot !)
En termes plus doctes ça donne :
Sans contrainte, la population humaine croit de manière exponentielle (1,2,4,8,16, etc.).
Les ressources s’accroissent de manière arithmétique (1,2,3,4,5, etc..).
Forcement ça ne colle pas, alors que fait-on ?
– Option 1 : on augmente le rendement des ressources naturelles. Ben non, car au 18ème siècle on ne sait pas faire (et en 2013 on est au max, même qu’on a tout épuisé…).
– Option 2 : on diminue les pauvres. Bingo ! Ça au 18ème siècle on sait faire.
Question 3 : Malthuuuus ! T’es où ? Viens là qu’on s’explique si t’es un homme
« Je suis là. Que vous le vouliez ou non, c’est ainsi… La misère surexcite la fécondité des couples, ce qui est normal, car tous les êtres vivants sont portés à accroître leur espèce plus que ne le comporte la quantité de nourriture qui est à leur porté.
– Ok, alors c’est pour ça qu’au Niger une femme a environ 7 enfants… et pas à cause du manque de contraception ? (rire sarcastique)
– Au Niger comme partout, l’homme est à la fois producteur et générateur ; mais comme il ne peut produire qu’avec effort et fatigue, tandis qu’il engendre avec plaisir, il est plus porté à augmenter sa population que ses produits.
– Bon, là tu n’as pas tort, moi-même, je préfère m’envoyer en l’air plutôt que m’envoyer mes dossiers…
– Vous êtes une privilégiée, mais pour un homme qui n’a pas la possibilité d’obtenir de ses parents les subsistances qu’il peut justement leur demander, et si la société n’a aucun besoin de son travail, il n’a pas le droit de demander la moindre part de nourriture et, en réalité, il est de trop.
– Alors qu’est ce qu’on fait des chômeurs, des handicapés, des pauvres, etc. ? A l’échafaud comme en 1789 ? Il va en falloir des guillotines vu la situation en 2013. (re-rires sarcastiques)
– Il faut limiter les naissances ou que la mort fauche plus vite…
– C’était une blague la guillotine, tête de nœuds !
– Je ne parle pas de mise à mort mais de sélection naturelle. Vouloir la contrarier c’est contrarier l’équilibre de l’ordre social. Le manque d’équilibre dans l’ordre social mène au manque ; or, le manque et le dénuement mène aux crimes, aux révolutions, aux guerres, à tous les maux physiques et moraux de la société. Réformez les codes, changez les institutions, inventez des systèmes, vous n’obtiendrez jamais ce que la nature vous a dénié inexorablement : l’aisance générale.
Finissons-en donc une fois pour toutes avec la charité légale.
Petit aparté : c’est à Malthus que Darwin doit son principe de sélection naturel qu’il a pu vérifier tout à loisir dans la nature. Aïe !
Question N°4 : Et sinon en 2013, ça donne quoi ?
Malthus avait tord et… pas tord..
Contrairement à ce qu’il pensait, la population a plus que quadruplé pour arriver à 7 milliards et en même temps on crève 4 fois moins la dalle…
Merci la révolution industrielle et agricole, et aussi médicale : contraceptifs, IVG, etc.
Seulement voilà, vous n’êtes pas sans savoir qu’en 2013, le frigo est vide… on a bouffé tous nos sols, nos nappes phréatiques, nos énergies fossiles… Bref, que le problème soulevé par Malthus repointe son vilain nez !
Face à ça, deux options :
1/ On laisse crever les pauvres, on fout une guerre aux chinois et on tue Hollande et ses copains (plus de parasites on a dit !)
2/ On mange des betteraves bio du Poitou-Charentes devant Arte en gardant une capote à porter de main (même si Arte devrait être un contraceptif suffisant !).
Et ma solution, si vraiment vous voulez sauver le monde et vous-même par la même occasion : au lieu de vous ligaturer les trompes et casser du pauvre, cultivez votre jardin et plantez des choux !
C’est ce que conseillent Diderot et Voltaire depuis le siècle des lumières, et il me semble que ces deux là ne disaient pas que des bêtises.
– Malthus, rappelle-moi où tu étais à l’époque de ces grands philosophes, et que faisais-tu ?
Tsss, tsss, tu étais en Angleterre, encore en train de pisser au lit !
Et que connais-tu à la philosophie au juste ? Hum…
Alors, Malthus : Motus !
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Le commentaire de la théorie est osé, mais c’est un pur régale! Que de drôlerie pour parler d’un sujet aussi sérieux.
On comprend tout!! Juste une petite question: dans le dessin, que signifie la feuille de papier et l’entonnoir tenu
par le personnage,?
Sympas, sauf qu’il y a un constat qui est faux de base :
Il n’est pas vrais qu’il n’y a pas assez de nourriture pour tous, surtout en 2013.
– Si on compte la part de gâchis qui est fait dans la production agricole mondiale
et la part d’aliments produits qui est destiné aux animaux d’élevage, on constate que de la nourriture…
Il y en a !
– Si on pense que le système capitaliste repose sur plusieurs piliers, dont un que l’on appel « Surproduction », permettant de baisser les coûts des productions, Cela veut dire que nous produisons même trop de nourriture.
– Enfin on peut aussi remarquer que les classes les plus aisées font moins d’enfant que celle qui le sont moins. Alors augmentons le nombre de personnes aisées en redistribuant correctement les richesses ! Ils feront moins d’enfants ! 😀
Mathus, Mothus, camoulox.
Accepteriez-vous, chère amie, de lire un texte de ma plume?
Conseillez moi cher Malthus:
Mon pays, la Tauride, a aboli le travail en 2011.
En même temps, il accueille les boat-people gays venus se réfugier en masse depuis la montée de la répression en Ukraine et Russie, les pays voisins.
Y a-t-il risque de surpopulation?
Suspendue à vos lèvres,
Emilienne