Voici une étrange histoire que je vais vous conter, qui fait suite à nos interrogations sur la résistance du corps humain (Lire Tortures en tout genre) : l’histoire de la décapitation de Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont, appelée plus communément Charlotte Corday.
Elle soulève une grande question, surtout au 19ème siècle : Est-on encore conscient juste après que la tête soit tranchée? La réponse semble être : Oui !
Revenons sur cette affaire, simple en apparence, mais pourtant peu banale.
Charlotte Corday, après avoir poignardé Marat dans sa baignoire (bien fait pour ce révolutionnaire pourri, soit dit en passant) est condamnée à la mort par décollation (envoyée à la guillotine, quoi !).

Assassinat de Marat par Charlotte Corday, Baudry
Je ne veux pas m’attarder sur le courage et la superbe de cette belle et jeune fille de 27 ans lors de ce moment tragique, mais… je n’y arrive jamais ! Sorry.
Très brièvement, promis : elle resta droite et fière jusqu’au bout. Point besoin ne fut de l’attacher sur cette horrible table à bascule où l’on avait coutume d’attacher les victimes pour placer leur tête dans le trou de la guillotine.

Exécution par guillotine
Elle s’avança d’elle-même vers l’engin et y mis sa tête seule. Tout comme elle descendit seule de la charrette, et monta seule les marches hautes et étroites qui menaient à l’échafaud, rendues pourtant très glissantes par une pluie diluvienne. Cela n’était vraiment pas évident, surtout les mains étroitement ligotées dans le dos par de grosses cordes qui entaillaient la peau et les yeux aveuglés par la pluie… Pauvre femme… Bon, j’arrête !
Venons-en au fait :
Le couperet finit par tomber, ainsi que la tête de la victime. L’assistant du bourreau, un dénommé Legros, sûrement énervé par l’attitude courageuse de Charlotte, qu’il prit bêtement pour de l’arrogance, ne trouva rien de mieux que de choper la tête par les cheveux, de la brandir devant la foule, et lui administrer une grande claque.
Et là, oh stupeur ! Toute la tête de Charlotte rougit, et pas juste la joue frappée.
Elle rougit comme peut rougir une personne humiliée, qui s’indigne d’avoir à souffrir cette ultime honte ô combien injuste.
Cela n’échappa pas à la foule, ni même aux juges. Tous s’indignèrent de ce manque de respect, et devant cette tête rouge d’indignation, ils décidèrent de faire réparation.
Legros, l’assistant bourreau, fut envoyé illico en tôle.

La dernière toilette de Charlotte Corday avant l’exécution, Ward
Un témoin de l’époque qui assistait à l’exécution, Monsieur Ledru, choqué par ce qu’il avait vu, alla rendre visite au bonhomme dans sa cellule. Il voulait comprendre la raison de son geste.
Allez-y, Monsieur Ledru, racontez-leur donc !
Ledru : – « Très bien, alors voici :
Je lui demandais ce qui avait pu le porter à cette action.
– Tiens, dit-il, la belle question ! Je suis maratiste, moi ; je venais de la punir pour le compte de la loi, j’ai voulu la punir pour mon compte.
– Mais, lui dis-je, vous n’avez donc pas compris qu’il y a presque un crime dans cette violation du respect dû à la mort ?
– Ah ça ! me dit Legros en me regardant fixement, vous croyez donc qu’ils sont morts, parce qu’on les a guillotinés, vous ?
– Sans doute.

Tête décapitée, Fieschi
– Eh bien, on voit que vous ne regardez pas dans le panier quand ils sont là tous ensemble ! Que vous ne leur voyez pas tordre les yeux et grincer des dents pendant cinq minutes encore après l’exécution ! Nous sommes obligés de changer de panier tous les trois mois, tant ils en saccagent le fond avec leurs dents. C’est un tas de têtes d’aristocrates, voyez-vous, qui ne veulent pas se décider à mourir, et je ne serais pas étonné qu’un jour une d’elles se mit à crier : Vive le Roi ! ».
Je vous laisse méditer sur ces belles paroles car pour ma part, excusez du jeu de mot : N’en jetez plus, la coupe est pleine !
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