Faisant suite à l’Art du Nu, voici un sujet au « poil », pour nous y replonger justement… dans le poil pubien, le poil pas bien, bref le poil qu’on aime bien !
Mais cette fois, nous allons l’agrémenter d’odeurs exotiques et de couleurs chaudes, très chaudes…. Car ce poil-là, voyez-vous, se complet sur les peaux mates et dorés, se caresse aux lourds velours, s’enivre des atmosphères moites et se pâme dans le suave parfum de la luxure…
Ohoh ! Que de délicieuses perspectives n’est-ce pas ?
Et pour cause, je vous emmène dans le monde des courtisanes orientales !
Allons pousser les lourdes et dangereuses portes des harems à la recherche de ce poil rare.
Allez, hop, c’est parti, suivez-moi !
Aaah… le harem oriental !
Nous sommes au 19ème siècle et voici une source intarissable de fantasmes pour nous, pauvres européens. Elle est alimentée par le puissant courant du secret, de l’interdit, de l’inaccessible et bercée par les doux flots de l’imaginaire et de l’exotisme.
C’est à croire que même nos belles courtisanes rousses à la peau laiteuse et aux seins rebondis ont du mal à rivaliser avec le puissant aphrodisiaque de l’orientalisme !
Nous aurions pu en rester là, à s’astiquer le poireau comme de pauvres ados libidineux en rêvant à ces jolies histoires de harem oriental, si notre cher Napoléon ne nous avait pas déniaisé.
En effet, en cette année 1798, alors qu’il est encore général, le petit Bonaparte commence à ressentir une forte excitation, non pas à l’idée de se taper une orientale (quoique…), mais à l’idée de taper sur les orientaux, en l’occurrence les égyptiens !
Ce désire aussi impérial qu’impérieux doit être assouvi prestement. Pour ce faire, il lui faut des hommes, beaucoup d’hommes… il est comme ça notre Napoléon. Mais non pas gay… rhooo ! Disons qu’il compense une petite taille par de grandes vues (je ne voudrais viser personne mais si tout le monde pouvait en faire autant !).
Et cette fois, ses vues ne se portent pas seulement sur ses chers bidas mais aussi sur des scientifiques.
Car tout militaire qu’il est, ce cher enfant a le cœur tendre et la mémoire dure : il se souvient des légendes et histoires orientales qu’on racontait déjà au Siècle des Lumières, que ce soit Voltaire avec son « Fanatisme ou Mahomet », ou Montesquieu avec ses « Lettres Persanes ».
Du coup, il décide que pendant qu’il fera mordre la poussière à l’armée Égyptienne, son armée scientifique, elle, l’analysera. Et c’est ce que firent avec application ses historiens, botanistes, et autres dessinateurs avec un zèle fort louable, qui permit de ramener de cette expédition moult trésors pharaoniques, au sens propre du terme !
Et voilà, nous sommes en 1801, les égyptiens ont pris une belle dérouillée qui a dérouillé la mode de l’orientalisme du même (gros) coup (dans la gueule).
Ces harems ne sont plus des mirages perdus dans le désert historique de la fin du Moyen Age (à l’époque des découvertes de Marco Polo & co), car maintenant on en est sûr, ils existent bel et bien.
Whaouuuu, trop bien ! Qu’est-ce qu’on attend pour y aller ?
Ben on n’attend pas justement ! Nos érudits, aussi égrillards qu’intellectuels, comme souvent, sont les premiers à sauter…(comme souvent, héhé !), sur l’occasion.
Alors que traditionnellement, pour clôturer leurs études, les artistes partaient pour une année « Erasmus » dans la très sérieuse et classique Italie, ils lui préfèrent maintenant des destinations beaucoup plus sexy comme L’Afrique du Nord.
Un des premiers à entrer dans la danse de ce joli mouvement est le romantique Delacroix. Malheureusement le pauvre Eugène commence par un petit pas de travers avec « La mort de Sardanapale » et manque de se casser une réputation. Ses orientales nues contorsionnées qu’il expose au salon de 1728 se font rhabiller vite fait mal fait par la critique, et c’est Gégène qui se contorsionne de douleur au son strident de journalistes braillards et hypocrites.
Et oui, c’est toujours la même chose… Comme on l’a vu dans l’Art du Nu, ce sont généralement ceux qui fantasment le plus sur les harems et autres petites nudités opportunes, bien planqués dans leurs alcôves, qui sont les premiers à beugler publiquement contre cela même qui les excite, bande de défroqués, va !
Enfin, toute cette mascarade n’a heureusement pas empêché, 4 ans plus tard, notre Eugène d’être choisi pour une mission diplomatique en Algérie et au Maroc. Passant de la théorie à la pratique de l’orientalisme, il revient avec de gourmands croquis, croqués de-ci, de-là.
Autre « célébrité » ayant allègrement croqué dans le fruit sucré de l’orientalisme, c’est Flaubert. Parti en Egypte, notre coquin d’écrivain se retrouve à propos à Esneh et assiste à une danse d’effeuillage, dite danse de l’abeille, pratiquée par une courtisane orientale. C’est tout émoustillé qu’il nous raconte que « telle était sa sensualité que les jeunes musiciens qui l’accompagnaient avaient les yeux bandés par des mouchoirs afin de ne pas corrompre leur innocence ». Quant à lui, il s’était mis son innocence derrière l’oreille, semble-t-il, et le mouchoir très certainement à la main car si les yeux n’étaient pas bandés le reste devait l’être !
Flaubert est loin d’être un cas isolé, car nombre de ses petits copains sont également partis à l’assaut des pays orientaux, comme Dumas, Hugo, Lamartine, Gautier, etc. Certains tiennent des carnets de voyage de manière très sérieuse et détaillée, comme Chateaubriand dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem.
Mais enfin, ce qui reste le plus band…heu pardon kiffant, c’est la peinture orientale. Et plus particulièrement celle de la courtisane dans son harem. Et encore plus particulièrement celle de la courtisane dans son harem soumise à des pratiques illicites dans nos contrées : esclavagisme, polygamie, bains public, etc.
Plus c’est interdit et plus c’est choquant. Et plus c’est choquant plus on en redemande, n’est-ce pas les amis ? Mais plutôt à voix basse car nous sommes au 19ème siècle.
On ne parle plus que de ça dans les salons, on raffole de l’esclave sexuelle maure, on veut voir du sultan enturbanné, despote et lubrique !
On aimerait bien y aller, mais bon… c’est loin, compliqué, dangereux… et même si les tous nouveaux bateaux et locomotives à vapeur améliorent les choses, cela reste un truc pour les artistes marginaux et aventuriers.
Le bourgeois gentilhomme, lui, se contente de vibrer devant « L’Odalisque allongée » de Constant ou » La Grande Odalisque » d’Ingres, confortablement assis dans les salons parisiens, c’est quand même plus safe !
Déjà que certains de ces artistes n’y ont jamais mis les pieds, ce qui est le cas d’Ingres…. Qui l’eût cru, hein ? Ah ça, il nous a bien enfumé le saligaud avec ses illustres toiles de courtisanes orientales à poil plus vraies que nature ! Que du pipeau ! Ça vous en bouche un coin ? Moi aussi !
Et pourtant le public du 19ème s’en cogne ! Ce qu’il veut c’est toujours plus d’orientalisme, du coup les artistes se lâchent et ça dépote grave : du thème de la prostitution, on passe à celui de l’orgie ; puis vient celui de l’homosexualité féminine (« Le Bain Turc » d’Ingres) et pour finir, on lâche les chiens : l’inceste !
C’est Cabanel qui s’y colle avec sa Thamar. Alors bien sûr, il vous racontera que le sujet de sa toile est hautement spirituel puisqu’il traite d’un sujet biblique et que… et que… rien du tout !
On nous l’a fait pas à nous, alors arrête ton char Cabanel ! Oui, ta Thamar est bien issue de la bible parce qu’il te fallait une excuse pour représenter du nichon et du Maure à turban.
Pour le coup c’est réussi, je vous laisse juger les amis : la fille topless, c’est Thamar, fille du roi David. Elle vient de se faire violer par Amnon, son grand frère, alors qu’elle lui apportait gentiment des gâteaux. Ce dernier, ayant visiblement un sacré pète au casque, était tombé amoureux d’elle et cherchait comment arriver à ses fins (comprendre la forniquer).
N’ayant trouvé d’autre mode de fornication que sous la contrainte c’est une Thamar désespérée que l’on voit ici représentée sur les genoux de son autre frère Absalom, morte de désespoir et de douleur.
Ce frère, plus équilibré (ou pas), décide de venger sa sœur en faisant zigouiller l’autre taré d’Amnon.
On est en plein drame sexuel dans une Jérusalem fantasmée, et comme d’habitude, l’orientalisme jaillit dans des couleurs chaudes et précieuses qui créent un spectacle brillant d’émotion. Le spectateur est saisit, le spectateur jouit, le spectateur applaudit… et c’est l’artiste qui entre en transe !
Grace à lui nous forçons ces portes interdites des harems, nous accédons à ces femmes invisibles, certes en peinture mais ce qui reste une chance rare car n’oublions pas que l’art musulman, lui, interdit toute reproduction des corps.
Grâce à nos artistes nous avons accès à l’inaccessible, et peu importe si ce n’est pas exactement la vérité, car le plaisir de l’orientalisme n’est pas tant de voyager dans ces contrées que dans celles encore plus lointaines de l’imaginaire…
Ah…comme vous me manquez chers artistes romantiques !
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je suis venu, guidé par le hasard, j’ai vu, titillé par la curiosité et la gourmandise, j’ai été vaincu, percé par votre plume fantasmallégorique.
Vous voilà avec un fan de plus, dans votre salle de trophée.
A bientôt.