It’s Sade, so sad – Acte II

Deuxième Partie

People -  11 juin 2013

Chers spectateurs, veuillez regagner vos places pour la deuxième partie de l’opéra «  It’s Sade, so sad », entièrement composé et joué par… Sade. 
Si pour la première partie vous étiez arrivés en retard, ou pire, si vous étiez absents (vilains, vous allez me vexer le Marquis !), vous avez 5 minutes pour corriger cet ignoble affront avant que le rideau ne se lève sur l’acte II : It’s Sade so sad, Acte I

Silence, ça commence !

 

Opéra “It’s Sade, so sad”

Acte II : Une mendiante en lambeaux

Paris, 1768 (Sade, 28 ans)
Entre en scène une mendiante de 36 ans, Rose Keller.

Portrait rapprochant de Rose Keller, Game of Throne

Portrait rapprochant de Rose Keller, (extrait de Game of Throne)

En ce dimanche matin, Rose fait la manche. Malgré ses haillons, c’est une très belle femme blonde, au corps souple et gracile.
Non loin de là, un homme de belle tournure, dont la mise est forte élégante, l’observe. Il finit par l’accoster :

– Sade : « Je te donne un écu si tu acceptes de me suivre.
– Rose : Je suis mendiante, certes, mais pas putain, Monsieur !
– Sade : Pardonne l’inconvenance de mon propos s’il laisse à penser pareil chose, je recherche simplement les services d’une employée de maison pour le ménage de ma chambre. »

 

La mendiante, après quelques hésitations, se ravise : « et où donc se trouve donc cette chambre, Monsieur ?
– Sade : Mais, jolie môme, il ne tient qu’à toi de le découvrir. »
Puis désignant un carrosse : « Monte, je suis ton guide. »

Après quelques détours dans Paris, le carrosse s’engage en direction d’Argenteuil.  Monsieur le Marquis a le bon goût d’y louer une « petite maison » pour ses plaisirs, point trop proche de Paris et de sa femme.

Arrivé dans une cour pavée, le carrosse s’immobilise, les deux personnages descendent.

Le bassin d'Argenteuil, Monet

Le bassin d’Argenteuil, Monet

Refrain (lire : It’s Sade, so sad- Acte I) :

Sade introduit la jeune femme dans une pièce de la« petite maison » qu’il ferme à clé.
Commence alors une étrange conversation :

– Sade : « A poil, la gueuse, qu’il ne reste rien, pas même la chemise de corps ! » (Sous-vêtements de l’époque)
– Rose, d’abord interloquée, finit par balbutier : «  Je suis une honnête femme, je vous l’ai déjà dit… »
– Sade, sortant un pistolet de sa poche: « Ne moufte pas petite pute, sinon tu vas tâter de ceci. Tu feras moins la coquette une fois enterrée dans le jardin ! ».

Les yeux de la pauvre femme s’agrandissent de terreur, tandis qu’elle s’exécute en tremblant.
Le marquis l’empoigne alors violemment, il la jette à plat ventre sur un canapé, entreprend de la ligoter bien serrée avec des cordes de chanvres, puis recouvre sa nuque d’un traversin. (Si vous avez une explication concernant le traversin, je veux bien la connaitre, car je n’ai toujours pas compris…)

Puis, Sade se livre à un étrange manège vestimentaire : il enlève sa veste et sa chemise, passe un gilet sans manche et noue un mouchoir autour de sa tête.

 

Illustration libertine

Illustration libertine

Les choses sérieuses peuvent alors commencer : il frappe avec acharnement les fesses et le dos de la mendiante alternant verge (pas la sienne, mais l’outil !) et martinet de corde à nœud. Les coups pleuvent sous les cris de la pauvre femme.

Ces cris se font de plus en plus aigus à mesure que les coups s’accélèrent.
Ce chant de Castafiore, rythmé par de tristes percussions, aurait pu briser du cristal et nos oreilles s’il n’avait pas été interrompu soudainement par un éclat de voix de ténor lubrique (ou un hurlement de fauve en rut, on ne sait plus trop à ce stade…).
Mesdames, Messieurs : Sade vient de jouir.

Silence, grand silence… (Et consternation).

Enfin, quelques notes de bonté viennent égailler ce navrant spectacle : Sade sort un onguent de sa poche. Il l’applique avec minutie sur les plaies sanguinolentes de Rose, puis la frictionne d’eau de vie. Il part et revient quelques instants plus tard muni d’un grand plat de mijoté de bœuf et d’une bonne bouteille de vin.

Le jour tombe, Rose aussi, il la laisse seule… pour la nuit.

 

Argenteuil, le lendemain matin.
Sade s’engouffre dans la chambre de Rose qu’il referme à clé.

Même partition que la veille.

Note : pour les spectateurs un peu perdus, reprendre à « il la jette sur un canapé, entreprend de la ligoter bien serré avec des cordes de chanvres (…) ».
Pour les spectateurs un peu sensibles, quittez la salle ! (ça va empirer sévère).

rose keller 1

Une fois la fille ligotée, jetée à plat ventre sur le canapé, (la veste et la chemise retirées et le mouchoir autour de la tête noué), les choses sérieuses peuvent commencer :
Heu… mais que se passe-t-il ?
Pas de coups de fouet ? Point de coups de martinet ?

Hélas, non : aujourd’hui c’est coup de théatre… A savoir : coups de couteau ! (Ça fait beaucoup de coups d’un seul coup – concept très « sadien », que dis-je : concept très « sadique » !)

Le marquis sort un petit canif et entreprend de faire des belles « boutonnières » à sa belle prisonnière. (faire des boutonnières – terme de l’époque- quand il n’y a pas de vêtement, cela veut dire entailler le bifteck !).

Pendant que Sade joue du couteau en lacérant le dos et les fesses de la fille, celle-ci joue des cordes vocales. Le duo accélère, les aiguës fusent, le sang gicle, Sade aussi…

Silence, grand silence… (Consternation).

Quelques notes de bonté n’arrivent plus à  égailler ce navrant spectacle… Notre égrillard marquis a beau sortir son onguent et en enduire avec soin les blessures… Trop c’est trop !

Rose n’est plus, seule du rouge demeure.

Le jour tombe, la mendiante se lève, le marquis part, elle aussi.
Avec l’énergie du désespoir et animée d’une terreur sans nom, Rose rompt ses liens et s’élance par la fenêtre, manquant de se casser une jambe.

Nue et ensanglantée, elle court, elle crie, tant et si bien qu’elle ameute tout Argenteuil !
Le valet du marquis accourt et propose de l’argent.
La fille re-court, la fille re-crie !
Les villageois accourent et proposent de l’écouter.

Le Marquis de Sade en prison

Le Marquis de Sade en prison

Silence…grand silence… Consternation et… Punition !

Les notables s’emparent de l’affaire, elle remonte jusqu’à Paris et fait grand bruit : il y a grand procès !

La mendiante est riche, le marquis est ruiné (et emprisonné).

Silence…grand silence… Applaudissements !

 

Fin du deuxième acte.

 

 

PS : ça ne vous rappelle pas étrangement une histoire ? A la différence près qu’il n’y a pas eu de procès (ni de prison, ni de ruine, ni… rien).
DSK, si tu me lis, tu te reconnaîtras…

 

-Entracte-


Chers spectateurs, je vous propose un petit intermède au terme de ce deuxième acte. En effet, il a été éprouvant pour le pauvre Marquis, ce dernier a donc besoin de quelque repos avant de se préparer pour le troisième acte qui est encore plus… sadique.
A très vite pour la troisième partie de « It’s Sade, so sad » : Acte III – En Aïe « mineures ». 

 

Notes

Tous les (for)faits relatés ici sont véridiques et ont vraiment eu lieu (attestés par les déclarations de la plaignante dans le procès verbal.)

Histoire Très Personnelle vous remercie pour ces 2 commentaires :

  1. le traversin, c’est aussi mystérieux que le mouchoir sur la tête : vu l’aboutissement de son acte, il valait mieux qu’il le garde à portée de main !!!

  2. Toujours dans ma lecture commentée en temps réel, j’admire le coup du traversin sur la nuque, peut être pour éviter de l’assommer sec si un coup s’écarte des autres? C’est la seule explication que j’ai trouvée
    (mis à part la création d’un genre de matelas mendiant auquel un manque de coussin aurait été une insulte à la chaleur moite du revêtement d’entrailles… Sade, si tu me lis, cette saillie est pour toi!)
    J’attaque l’acte 3 de ce pas, remerciements!

Mes chers amis, vous avez la parole :

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Ici, pas de longs discours académiques,
Pas de dissection scientifique de l’Histoire,
Pas d’écartèlement de grands hommes entre des dates.

Ici, je vous propose de prendre une porte dérobée de l’Histoire, celle prévue pour les intimes. Tous mes amis vous y attendent. Venez donc prendre un café avec Monsieur de Sade, heu… non pas lui, on va attendre de mieux se connaitre ! Allons plutôt chez Diderot, il est super cool. Ensuite nous irons explorer des châteaux, et chemin faisant, je vous raconterai plein de petites histoires sympathiques…

Je vous propose que l’on s’amuse à créer des thématiques pour donner un alibi à nos promenades intempestives dans les siècles, et des raisons à nos conversations badines.
Vous avez une idée ? Hum… Je vous sens quelque peu timides. Allez hop, je donne le ton : ce sera Le libertinage ! A moins que vous ne préfériez Tortures et Châtiments ? De toute façon,  il y en a pour tous les goûts…

Moi, votre guide ? Mais non, voyons ! Votre meilleure amie historique, celle qui vous prend par le bras et vous chuchote les potins, les scandales et dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas…

Allez hop, c’est parti, suivez-moi !

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Aux grands artistes   Histoire Très Personnelle reconnaissante

Si vous émettez des gloussements de rire lors de la lecture d’Histoire Très Personnelle,
Si vous admirez au moins une personne née avant 1900,
Si la folie de votre imagination n’a d’égale que celle de votre passion,
Si cette passion est la photo, le dessin, le costume, le maquillage, la coiffure, etc.,
Et surtout de faire des choses aussi déjantées que belles…

Qu’attendez-vous pour contacter Histoire Très Personnelle ?
Votre place au Panthéon vous attend !

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Dame Ariane
15ème Siècle
Mademoiselle
de Riri
18ème Siècle

Qui suis-je ?

Je m’appelle Ariane.
Non, pas comme la fusée ! Rhooo… Comme la princesse de la mythologie grecque : ma sœur c’est Phèdre et mon frangin c’est le Minotaure. Quant à mon mari, il s’appelle Bacchus…
Oui je sais, que des cinglés, ce qui expliquerait peut-être mon grain de folie ?

Que fais-je dans la vie ?

Être (enfin) en accord avec moi-même, ce que je ne saurais mieux vous conseiller ; c’est-à-dire vivre de mes passions, prendre du plaisir et surtout, être moi-même.
Non, ce n’est pas un discours idéaliste d’ado attardée, au contraire ! Ça m’a pris 30 ans pour le comprendre,  et surtout, pour oser le faire…
J’ai travaillé de nombreuses années dans la mode en faisant des choses qui m’ont parfois déplu, et j’ai même monté ma propre marque haut de gamme pour femme.
Dans ce magazine, j’ai décidé de réunir toutes mes passions, ce qui donne pêle-mêle : l’Histoire, l’écriture, la direction artistique (et même, je l’avoue, un soupçon de mode, pas pu m’en empêcher !).
La seule passion manquante à l’appel ici est le cinéma, mais ça viendra, je vous en réserve la surprise…

Alors certes, je ne gagne presque pas un rond mais n’empêche, vivre ses passions, qu’est-ce que c’est bon… Une vraie vie de luxe que je souhaite à tout milliardaire !

Pourquoi j’écris ce magazine ?

Franchement, vous en connaissez beaucoup parmi vos amis qui, comme moi, vont se rincer une dent avec le prince de Talleyrand (qu’est-ce qu’il picole celui-là !), coller des baffes à Robespierre ou encore faire la fête avec Marie-Antoinette ?
Non ? Alors, vous voyez, il faut bien que je vous raconte !

Moi au Moyen-Age

Ah, c’est vous mes amis ? Ouf, j’ai eu peur que ce soit quelqu’un d’ici qui m’ait pris en flag !

Je vous explique :

Comme vous le savez, je voyage dans les siècles à la rencontre de mes amis. J’étais donc partie me promener au 15ème siècle pour aller rendre visite à deux copines :  Agnès (Sorel) et Jeanne (d’Arc). Seulement voilà, cette gourgandine d’Agnès est occupée à forniquer avec son Carlito (Charles VII) . Quant à Jeanne, elle est plus ou moins devenue schizo depuis qu’elle entend des voix (ne le dites à personne, surtout pas aux Anglais, mais elle manigance pour prendre la tête d’une armée, n’importe quoi !).

Bref, tout le monde est très occupé et je m’ennuyais. Comme ce ne sont pas les activités fun qui pullulent à cette période de l’Histoire, je suis donc allée faire un tour à l’église, histoire de faire bonne figure et surtout bonne lecture.
Seulement je n’aime pas trop la Bible, il n’y a pas pire pour filer des maux de crâne (et ici pas la peine de chercher d’aspirine, vous ne trouverez que des hosties). Du coup, je remplace le livre Saint par le Saint des livres : le kamasutra. C’est l’accessoire indispensable quand on voyage au Moyen Age, je l’emporte toujours avec moi.

Mais chut ! Ne le dites à personne car je n’ai pas envie de me faire griller (au sens propre du terme !).

Bon, maintenant que vous êtes là, ça vous dit d’aller faire un tour chez ma meilleure amie, Marie-Antoinette ?

Moi au 18ème siècle

Votre voyage depuis le Moyen Age s’est bien passé ?
Moi, je viens de prendre 3 siècles et j’en ai les cheveux qui ont blanchi !

Nous voici chez Marie-Antoinette, mon illustre amie.
Elle adore organiser des sauteries dans son hameau. C’est Loulou qui lui a fait construire ce petit endroit.
Il est certes hyper sympa, mais ça a coûté les yeux de la tête, paraît-il… D’ailleurs pas plus tard qu’hier je lui disais : « Toinette, tu fais ta coquette en jouant à la paysanne avec tes moutons à 3000 dollars, mais ça en énerve plus d’un, tu sais ! Un jour ça tournera mal…».

Enfin bref, aujourd’hui on y joue une pièce de théâtre, veuillez donc excuser ma tenue champêtre quelque peu décontractée. Je me suis habillée à la hâte ce matin, en à peine une heure et demie, c’est vous dire…

Ça vous dérange si je boulotte un cupcake ? J’en ai piqués à la laiterie tout à l’heure, il parait que c’est Lafayette qui a ramené cette curiosité des Etats-Unis, j’en suis folle ! (de l’un comme de l’autre).
Chut, parlons moins fort ! Toinette est en train de jouer sa pièce de théâtre. Cachez-vous donc derrière mon éventail et continuons notre causerie à voix basse.
Entre nous, vous ne trouvez pas que son jeu d’actrice est pitoyable ? C’est comme cette duchesse de Polignac qui…
Comment ça, je critique ? Mais évidemment, voyons ! Manger et médire sont les plus savoureux passe-temps de ce siècle.

Allez, mes amis, je cesse de vous ballotter entre les siècles, cette fois c’est moi qui viens à vous…

Moi au 21ème siècle

Salut les amis, on se fait la bise ?
Ah… de retour au 21ème siècle, ça fait du bien !
Veste, legging et chewing-gum, c’est à ça que l’on sait qu’on est revenu à la maison.

Bon, on se fait la photo finale ? Afin que vous sachiez enfin à quoi je ressemble telle que Dieu m’a faite (et aussi la mode printemps-été, j’avoue !)
Meeeer… juste au moment où je faisais ma bulle de chewing-gum ! C’est fou cette faculté naturelle que j’ai de me faire prendre en flagrant délit de mauvaise conduite… Mais bon, autant vous y habituer dès à présent, parce que ce n’est pas prêt de changer ! ( Maman si tu me lis : désolée…)

Maintenant que la glace est définitivement rompue entre nous, on va pouvoir se balader en toute liberté et en toute intimité dans les différents siècles !

L’Histoire, c’est Mon Histoire…

Allez hop, c’est parti, suivez-moi !

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Embarquement imminent !

Nouveau Grand Voyage : L’Amour

Prochaines Destinations

Lieux :
Dans le thème « Tortures et Châtiments » : Cartouche, un homme explosif

Lieux :
Dans le nouveau thème de « L’Amour » : Château de Maisons-Laffitte (A Monsieur le Marquis)

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